L'homme qui parle de Mario Vargas Llosa

Publié le par Nastasia

vargas llosa

Titre: L’homme qui parle

 

Titre en VO: El Hablador

 

Auteur : Mario Vargas Llosa

 

Année de parution : 2010

 

Editeur : Folio

 

Genre : littérature contemporaine

 

Nombre de pages : 279

 

Prix : 7,30€

 

Lieu et époque de l’intrigue : Le Pérou dans la seconde moitié du XXème siècle...

 

Résumé de l’éditeur :

 

A Florence, alors qu'il a le sentiment de se promener au cœur même du monde de la Renaissance, un touriste péruvien tombe en arrêt, à la faveur d'une exposition de photos, devant des images anciennes de son propre pays : sur l'une des photos, un homme debout parle au milieu d'un cercle d'Indiens accroupis et attentifs. Et par la magie du souvenir ou d'une prodigieuse affabulation grâce à laquelle la mémoire personnelle ouvre ses vannes à une mémoire plus ancienne, voici que le peuple machiguenga se met de nouveau en marche et tente d'arrêter le soleil dans sa chute. Vargas Llosa nous restitue de façon magistrale, par l'intervention truculente et la réminiscence attendrie, le langage et la mythologie d'un peuple en perdition, la vérité cruelle et fascinante d'un Pérou archaïque en plein naufrage.

 

Mon avis :

 

Le premier mot qui me viendrait à l’esprit pour qualifier ce livre est « étrange » ou « particulier ». En effet, dans ce livre le prix Nobel de littérature de 2010, Mario Vargas Llosa, se propose de nous faire découvrir le visage de deux Pérou dans la seconde moitié du XXème siècle de façon assez particulière. Dans ce livre, on s’intéresse de près à une des nombreuses tribus péruviennes d’Amazonie : les Machiguengas et notamment à leur culture, leur histoire et leurs croyances dont la transmission est assurée par l’homme qui parle (fonction particulière dans la tribu Machiguenga). Or, un chapitre sur deux à partir du chapitre trois on alterne entre un récit classique avec un narrateur et les récits de l’homme qui parle et des gens qu’il rencontre, en basculant dans un univers qui tient plus du mythe, de l’irréel, voir de l’irrationalité. Autant j’ai plutôt apprécié dans l’ensemble les chapitres plus classiques de l’œuvre où c’est le narrateur qui parle, autant je n’ai que très moyennement apprécié les chapitres où c’est l’homme qui parle qui prend la parole pour nous plonger dans les mythes, légendes et croyances des Machiguengas de façon très particulière. Si j’ai moins aimé le deuxième type de chapitre c’est sans doute parce que je n’ai pas aimé le gouffre entre les chapitres parfaitement ordonnés et logiques, et ceux où l’on perd complètement pied pour se laisser emporter dans des histoires qui parfois étaient intéressantes mais à d’autres moments à la limite du grotesque. C’est particulièrement vrai quand on passe au chapitre trois après deux chapitres « normaux », sans transition et de façon brutale.

 

Néanmoins, ce livre n’en est pas moins intéressant puisqu’il met en lumière l’existence d’un Pérou moderne et d’un Pérou primitif qui cohabitent dans cette seconde moitié du XXème siècle. En outre, j’ai trouvé vraiment intéressant le fait de pouvoir découvrir à travers ce livre l’histoire, la culture et les croyances de cette tribu qui vit d’une façon très simple que certains qualifieraient de « primitive », un mot que j’évite d’employer car je le trouve trop péjoratif. Ce livre est également une occasion pour l’auteur de poser des problématiques intéressantes et toujours d’actualité, notamment en ce qui concerne l’éthique et la morale du travail d’ethnologue et d’anthropologue en osant poser la question : est-ce bien d’approcher ces peuples pour les étudier et d’essayer de les changer pour les faire entrer dans la modernité ? Dans les deux cas, le phénomène de destruction de leur culture de façon volontaire ou involontaire n’est-il pas inévitable ? Ne vaut-il donc pas mieux les laisser vivre seul et isoler pour que leur culture survive, et éviter le problème de l’acculturation ? Ce livre amène donc le lecteur a une véritable réflexion et cela m’a particulièrement plu.

 

Parmi les points négatifs que l’on peut citer, il y a celui des longueurs (certains passages étaient trop longs et/ou inutiles) et celui concernant les mots en langues étrangères. Pour ce second point négatif, je pense que la lecture serait plus agréable si l’on disposait de notes en bas de page pour traduire les mots qui ne sont pas en français, parce que tout le monde ne parle pas forcément italien ou espagnol couramment.

 

Conclusion :

 

Dans l’ensemble, cette lecture s’est révélée intéressante. Mais pour les raisons que j’ai évoquées plus haut, je ne l’ai que moyennement appréciée.

 

Note: 5,5/10

 

Ce livre a été lu et chroniqué dans le cadre du challenge ABC 2012:

 

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